Ils avancent à bas bruit, sournois et menaçants comme cette époque incertaine. Les morsures, multiples, n’en seront que plus terribles. Celle des guitares qui cisaillent méthodiquement l’espace, celle d’une rythmique qui tranche à vif, et cette voix convulsive, belliqueuse, qui ne lâchera le morceaux qu’une fois vaincu, exsangue, au terme d’un assaut éclair. Post-punk, post-funk et post-moderne, Serpent déchiquette aussi les étiquettes, et ce premier EP sans sommation porte un nom de manifeste : Time for a rethink (Il est temps de repenser). Remise à zéro, tabula rasa, reboot de la machine, certains parmi ces cinq assaillants étaient en recherche d’une pulsion primitive, animale, reptilienne comme on le dit du cerveau lorsqu’il ne fonctionne qu’à l’instinct